Les mots de la garde-robe des vacances
Dans les préparatifs des vacances figure l’étape obligée de la valise.
Short, paréo, tongs, etc. font partie des grands classiques de la garde-robe des vacances. Mais au fait, connaissez-vous l'origine de ces mots ? Si pour certains comme le panama ou les tropéziennes cela semble évident, pour d'autres, c'est plus subtil. Petit aperçu de l'origine des noms qui composent notre garde-robe estivale.

Bagages et garde-robe
Commençons par le commencement.
Faire ses bagages
Le mot bagages nous vient de l’ancien français baguage, c’est-à-dire ce que l’on emporte avec soi. On employait aussi l’expression « faire ses bagues » pour dire « faire ses bagages ». Robert Merle distille l'expression dans sa saga Fortune de France, au gré des déplacements – conséquents – de ses personnages.
Quant à la valise, c’est à l’italien valigia (« petite malle ») qu’on la doit. Mot usité depuis le XIVe siècle au moins. De nos jours, il est vrai que la petitesse de la malle en question se révèle toute relative.
L’expression « faire ses valises » est couramment employée au même titre que « faire ses bagages », au sens propre comme au sens figuré.
Que dire de l'adorable vanity-case, toujours trop petite pour y ranger tout ce que l’on désire emporter ? Empruntée à l’anglais vanity case, cette valise de toilette a gagné chez nous un trait d’union. C’est que le français aime à souder les mots, histoire de bien les arrimer l’un à l’autre.
L’anglais vanity dérive lui-même du français vanité. C’est encore dans cette acception qu’il est aujourd’hui employé outre-Manche. Une vanity case est donc originellement plus dédiée aux cosmétiques et autres futiles indispensables qu’au savon de Marseille.
Garde-robe de vacances
La construction du terme garde-robe est des plus transparentes. On a « garde », on a « robe ». De fait, la garde-robe désigne d’abord une pièce ou un meuble consacré au rangement de l’ensemble des vêtements d’un individu.
Par extension, garde-robe désigne également depuis le milieu du XVIe siècle environ ledit contenu. Aujourd’hui, c’est d’ailleurs essentiellement sous cette deuxième acception que le terme est le plus utilisé.
Notons qu’en français, le terme dressing, devenu très fréquent, désigne lui aussi ces deux facettes de la garde-robe. De l’anglais dress, qui signifie « habiller » ou « habillement », puis dressing-room, à savoir une pièce où l’on s’habille. Mais attention, dressing tout seul, en anglais, n’a pas la signification que nous lui donnons. En anglais, dressing = assaisonnement, vinaigrette.
Côté vêtements
Paréo
Léger, coloré, enroulé autour du corps, le paréo est une sorte de pagne polynésien. De Polynésie, nous avons emprunté ce vêtement en même temps que son nom, que nous ombrageons d’un accent sur le « e ».
Exotisme au rendez-vous dans le nom aussi bien que dans les motifs. On se drape plus ou moins savamment dans ce rectangle de tissu et on se la joue vahiné…
Bikini, l’effet d’une bombe
Ce - tout - petit maillot de bain deux pièces doit son nom à l’atoll Bikini, serti au beau milieu de l’Océan Pacifique. Un paysage de carte postale : eaux turquoise, plages de sable fin, cocotiers, bombe atomique.
En 1946, les États-Unis y procèdent à des essais nucléaires. Résultat sur le long terme : l’écosystème en paie encore les conséquences aujourd’hui. Effet immédiat : en France, l’ingénieur Louis Réard s’empare du nom Bikini pour en baptiser le minuscule maillot de bain dont il lance alors la commercialisation. Son credo : effet d'une femme en bikini = effet d'une bombe.
Le terme Bikini est une marque déposée par Louis Réard, de même que ses dérivés comme Monokini.
Débardeur et marcel : même combat ?
Dès le XVIe siècle, le débardeur est un ouvrier des quais qui procède au débardage des bateaux, leur déchargement. Pour des raisons d’aisance, il porte une sorte de tricot sans manche. C’est celui-ci qui donne par la suite son nom au débardeur, sous-vêtement et maillot.
Et le marcel, alors ? Eh bien, le petit marcel, c’est d’abord une marque : celle des « Établissements Marcel », fondés par Marcel Eisenberg, bonnetier roannais, en 1860.
*L’anglais le nomme docker, « ouvrier des docks » (les quais).
Short et bermuda : on raccourcit.
Employés en français à partir du début du XXe siècle, les shorts, en anglais, sont une culotte courte et ample. Dans les années 1930, le français rabote le « s » final, le mot passe au singulier. C’est désormais short (l’adjectif « court », en anglais) qui a cours.
Quant au bermuda, de l’anglais bermuda shorts, c’est un short plus long, tel que porté aux Bermudes. Un bon coup de rabot plus tard, et le voilà devenu bermuda, en français.
Bob
Aaaah, le bob ! Couvre-chef à la bouille franche et sympathique dont le nom ne l’est pas moins. Pour savoir d’où vient ce palindrome, tournons-nous vers nos alliés américains.
Bob est le diminutif du prénom Robert. Robert, surnom donné par les Français aux soldats américains de l’infanterie légère pendant la Seconde Guerre mondiale. Sans doute ce prénom est-il fréquent parmi les militaires américains. Ceux-ci portaient le fameux chapeau aisément pliable et transportable. Le surnom Robert, puis Bob, du porteur du chapeau aurait ensuite désigné le chapeau lui-même.
Indispensables tongs
Les tongs. Ou tongues. Chaussures de vacances par excellence. Le chaussant réduit à sa plus simple expression.
Le terme vient de l’anglais thong, « lanière ». Notez qu’hormis en Australie, les tongs ne se disent pas thongs en anglais. Dans la plupart des pays anglo-saxons, on les appellent flip-flops, du bruit qu’elles produisent quand on marche.